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Sophie MARCHEGAY Les plus anciennes sépultures découvertes à Ras Shamra datent du Néolithique et ont été découvertes au niveau IV du grand sondage stratigraphique « SH » dirigé par Henri de Contenson, sur l’Acropole entre 1962 et 1976. Il s’agit d’inhumations primaires, en pleine terre dans diverses positions, protégées ou non par des dalles ou des fragments de poterie. Les défunts sont parfois accompagnés d’offrandes. Les enfants sont inhumés de la même manière que les adultes ou bien sont placés dans des jarres. Au Bronze ancien (3000-2000 av. J.-C.) les mêmes pratiques funéraires se poursuivent, mais jusqu’à présent on connaît surtout des inhumations d’enfants en jarre découvertes dans les fouilles du même sondage, au niveau III. Un nombre plus important d’inhumations datant du Bronze moyen a été découvert au cours des fouilles dirigées par Claude Schaeffer qui atteignirent les niveaux de cette période dans plusieurs zones du tell (Acropole, Ville basse, Tranchée Sud-Acropole).
Dans la Ville basse et la Tranchée Sud-Acropole, plusieurs sépultures intactes du Bronze moyen ont été découvertes dans la « Nécropole des Porteurs de Torque », ainsi nommée par Claude Schaeffer en raison des parures en bronze que portaient les défunts. Il s’agit de sépultures individuelles ou collectives, primaires ou secondaires, déposées dans des fosses ou en pleine terre, et accompagnées d’un mobilier funéraire composé essentiellement d’armes, de parures en bronze et de vases céramiques. Sur l’Acropole, à l’est du temple de Baal, de nombreuses sépultures intactes du Bronze moyen furent également exhumées au cours des fouilles d’un grand sondage commencé en 1930. Plusieurs types de pratiques funéraires y étaient attestées : des fosses collectives (dénommées « charniers » par le fouilleur), des inhumations individuelles primaires et des inhumations individuelles secondaires. Des tombes en fosse bordées de pierres, d’usage collectif, ont été découvertes intactes et contenaient les restes de plusieurs individus accompagnés de matériel (céramique et objets en bronze). Ce type de sépulture constitue un des premiers exemples de tombe collective connu à Ras Shamra mais elle est pour l’instant peu attestée et il est probable qu’elle ait été rapidement supplantée par l’apparition de la tombe à chambre construite intégrée à l’habitat dès le début du XVIIIe siècle av. J.-C. Celle-ci connait un développement spectaculaire pendant le Bronze récent, période pendant laquelle les pratiques funéraires d’Ougarit deviennent particulièrement homogènes, avec l’aménagement de caveaux d’usage collectif sous le sol des habitations (voir texte sur les tombes à chambre construite). Il est important de souligner qu’à l’exception des tombes à chambre construite qui ont fait l’objet d’études plus approfondies, les recherches sur les pratiques funéraires de Ras Shamra sont d’une manière générale fortement limitées par les pillages, le fait que les ossements ont été très rarement conservés ainsi que par l’absence d’études anthropologiques récentes. Bibliographie CONTENSON (H. de), 1992, Préhistoire de Ras Shamra, Les sondages stratigraphiques de 1955 à 1976, Ras Shamra-Ougarit VIII, ERC-ADPF, Paris. |
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